Deux grandes métamorphoses transforment l'hypermineure-flamenco en gamme Majeure
( son opposée).
La mutation « occidentale » et la mutation « orientale ». Ces deux évolutions vont aboutir à la consécration de LA gamme Majeure
La mutation occidentale:
Les deux notes "faibles" et sensibles de la gamme hypermineure-flamenco (en dehors du squelette du pentatonique-mineur qui forme une structure très forte) sont la note n°2, et la note n°6. Elles vont "migrer" vers le haut, vers leur note supérieure ....!
Exemple avec des notes "non altérées" pour simplifier la compréhension (ni # ni b .... donc les touches blanches du piano).
*la tonique : la conscience de cette note de base ...de pilier, est arrivée après l'ère grecque, romaine et seulement au Moyen-Age ! Elle donne une place très
personnelle et unique à chaque note dans l'édifice de la gamme (dans le pentatonique et plus tard pour les notes sensibles annexes).
De la fig. 4 la gamme devient la fig. 6
Le lent mouvement des deux « satellites » les 2ème et 6ème notes (degrés) jusqu'à leur arrivée sur le demi-ton de l'échelle chromatique, crée des gammes intermédiaires que l'on entend encore dans les chants liturgiques bysantins et dans des mélodies de l'Asie du Sud.
La force de la mémoire du corps, transmise grâce à la tradition orale qui perdure pendant des dizaines de milliers d'années, fait que l'on peut suivre le parcours de ces notes « sensibles » :
Cette gamme, (une fois «stabilisée» sur l'échelle chromatique) que l'on appelle : le mode de ré (mode sans diéses ni bémols... que sur les touches blanches du piano) on l' entend encore en Afrique, dans les vieux chants liturgiques, en Asie du Sud (Ouzbekistan ...) et dans les mélodies bretonnes !
La mutation orientale:
La puissance culturelle (et donc musicale) du monde arabe, très avancé en finesse et richesse artistiques, fit la gloire de certains qolos. Un se glissa dans le mode "hyper mineur-flamenco" (dans les graves évidemment).
Les qolos arabes se sont développés et multipliés semble-t-il avant la « consécration de la gamme pentatonique. D'où la survivance de qolos très « typés » installés plus tard dans les gammes complètes de sept sons !
Ces deux mutations, (occidentale et orientale) créent l'ancienne gamme Majeure utilisée jusqu'au Moyen Age européen ( voir fig. n°11 )
Rapidement, le 7ème degré, la vraie note sensible, « monte », attirée par la tonique ( le 8ème son est le 1er à l'octave).
Dans le nouveau monde « ascensionnel » les deux notes « satellites » (2ème et 6ème degrés en dehors du squelette pentatonique) s'étaient collées à la note forte supérieure.
Maintenant le 7ème degré, pourtant note du squelette pentatonique (donc très « forte »), devient la note sensible de la tonique (à l'octave).
Seules n' ont pas bougé (avec la tonique évidemment) les 4eme et 5eme degrés . 1-4 (ex.: do-fa) et 1-5 (do-sol), intervalles ni mineurs, ni majeurs, mais appelés..."justes".
Fin des péripéties, des transformations internes …!